Travail sur la figue, l’article s’étoffera au grès des recherches !
Origine et Histoire :
La figue est l’emblème du bassin méditerranéen ou elle est cultivée depuis des millénaires. Son nom français viendrait de l’occitan « figa » issu du latin ficus « Ficus Carica, nom commun ».
Elle fait partie de la famille des Moraceae. Cette famille se caractérise par un lait blanc, le latex, qui s’écoule au niveau de chaque blessure de la plante. La figue est la cousine directe du mûrier.
La figue est une inflorescence, un réceptacle dans lequel sont alignées de nombreuses et minuscules fleurs. A maturité ce réceptacle devient charnu, c’est la figue !
Le figuier tient une place importante dans les mythologies du bassin méditerranéen.
Il est l’un des 5 arbres fruitiers de la terre promise avec l’olivier, la vigne, le grenadier et le palmier dattier. Figue et figuier sont sacrés dans toutes les antiques religions et sont des symboles importants liés à la science. Le figuier est d’ailleurs le premier arbre dont parle la Bible dans la Genèse.
Séchées ou grillées, les figues faisaient partie des provisions de tous les peuples antiques méditerranéens, remplaçant même souvent le pain. Les romains et les grecs en engraissaient même les oies.
Dans le Ménagier de Paris on retrouve les figues « rosties avecque des feuilles de lorier par-dessus » et dans le Viandier de Taillevent elles entrent dans la composition d’un pudding aux fruits secs, le « tailliz de Karesme » au même titre que les dates et les « rayions de Daigne ». Les figues sèches furent d’ailleurs jadis frauduleusement mêlées aux raisins de Corinthe, d’où des mélanges « mi-figues, mi-raisins » dénoncés par les marchands à la fin du Moyen-Age. Expression qui a su résister au temps !
Jean Baptiste de La Quintinie (agronome Français du 17ème siècle et créateur du potager du Roi à Versailles), quant à lui ira jusqu’à cultiver des figuiers en caisses mobiles pour obtenir des récoltes précoces ainsi qu’en espalier contre les murs les mieux exposés pour que Louis XIV puisse trouver à son gré sur la table des figues fraîches.
Les variétés :
On compte environ 750 variétés de figues qui bien entendu ne sont plus toutes commercialisées. Classées en 3 catégories, les vertes (ou blanches), les figues grises (ou rouges) et les figues noires (ou violettes)
Elles sont :
-Unifère (ne produisent qu’une seule fois)
-Bifère (produisent deux fois dans l’année)
-Parthénocarpique (produit des figues sans qu’il y ait fécondation)
En voici quelques-unes !
La violette de Solliès :
AOC depuis le 28 juin 2006 (AOP depuis 22 décembre 2011) appelée aussi Bourjassotte noire, la plus courante sur nos marchés. C’est un gros fruit de 70 g environ a peau ardoise presque noire et à la chair rouge. D’une saveur sucrée et douce elle se conserve bien.
En forme de goutte d’eau écrasée, de couleur violette à noire nervurée. Elles sont denses, fermes et souples. Le réceptacle est fin, vert pâle, la pulpe est charnue, couleur confiture de fraise à nombreuses graines fines et beiges. Le nez est élégant, peu intense à notes végétales et fruitées de pastèque, melon blanc, fraise et autres fruits rouges.
La bouche est pleine à l’équilibre caractéristique acidulé et sucré, croquante puis fondante, aux arômes intenses végétaux, fruités et à notes florales.
Les figues d’un diamètre généralement supérieur ou égal à 40 millimètres sont récoltées du 15 août au 15 novembre.
La figue de Solliès couvre à elle seule 75% du marché Français.
Elle est récoltée dans la vallée du Gapeau sur les communes de :
• Belgentier, Carqueiranne, Cuers, La Crau, La Farlède, La Garde, Hyères, La Londe-les-Maures, Le Pradet, Solliès-Pont, Solliès-Toucas, Solliès-Ville, La Valette
• Communes retenues en partie : Pierrefeu, Puget-Ville.
La Rouge de Bordeaux :
Appelée aussi « pastilière » est un fruit précoce de taille moyenne, à la peau veloutée violette et à la chair rouge. Elle est juteuse, très appréciée en frais et en confiture. Les fruits sont assez précoces, de début août à fin septembre.
La Sultane ou Noire de Bellone :
Peau fine violette à chair rouge, fruit de taille moyenne, sa chair est juteuse. Bien en frais et en confiture. Très précoce, en juin juillet et une seconde production en automne septembre octobre.
La Marseillaise ou Blanquette :
Variété déjà connue en 1600, c’est une petite figue très apprécié, jaune verte à jaune, chair rose, très sucrée, très bon goût et parfumé, à la fois ferme et fondante, recommandée pour le séchage ou les confits de figue. Maturité Mi-Août.
Cette variété est particulièrement bien adaptée pour le Sud de la France. Elle est unifère, c’est-à-dire fructifiant une seule fois par an.
Cette figue est également dénommée la couille du pape et était offerte aux mendiants à la sortie de la messe de minuit le soir de Noël. On prétend que son nom vient de l’époque où les papes séjournaient à Avignon et dont on vérifiait, lors de leur élection, la virilité en raison de la légende de la papesse Jeanne.
Elle a comme synonyme, outre la couille du pape, athènes, blanquette, bouton de guêtre, figue d’Athènes, grise de Marseille, lipari.
La Noire de Caromb :
Issue du Vaucluse dont elle a sa confrérie « La confrérie de la figue longue noire de Caromb. Grosse figue, allongée, très sucrée, peau violacée et fine, chair rose. Son goût est particulièrement corsé. Très bonne qualité gustative avec une bonne minéralité. La figue longue Noire de Caromb est aussi appelée Douquiera Negra ou Perroquine. C’est une variété de figue à haut calibre.
Elle est récoltée début juillet et mi-août.
La Goutte d’or :
C’est une figue assez grosse à la peau brun foncé et à la chair brun clair, juteuse, parfumée et sucrée. On l’appelle « Goutte d’Or » car elle a tendance à laisser tomber une goutte lorsqu’elle est mûre.
Plus à venir dans quelques temps
Eddy BONJEAN